Janine Doucet, Directrice administrative, Centre cardiaque du Nouveau-Brunswick
Guidés par leur mission consistant à fournir des soins cardiovasculaires de la plus grande qualité possible, les médecins et le personnel du Centre cardiaque du Nouveau-Brunswick sont constamment à l’affût des meilleurs traitements possible pour leurs patients.
Ces interventions et traitements sont parfois élaborés ailleurs, mais de plus en plus le Centre cardiaque participe à la découverte des meilleurs traitements grâce à la recherche de pointe.
« Depuis la formation du centre, la recherche menée au Centre cardiaque prend de nombreuses formes », de dire le Dr Ansar Hassan, chirurgien cardiaque et titulaire d’un doctorat en épidémiologie clinique.
Initialement, la recherche prenait la forme d’essais cliniques en cardiologie et en chirurgie cardiaque. Pour permettre aux chercheurs de déterminer l’utilité de divers traitements, les patients recevaient de nouveaux médicaments ou une combinaison de thérapies existantes, ou ils subissaient de nouvelles interventions.
Ces essais étaient financés par des partenaires du secteur ou s’inscrivaient dans le cadre d’essais multicentriques financés par des organismes de pairs subventionnaires. Aujourd’hui, la recherche se présente plus fréquemment sous forme d’essais « maison » entamés par les médecins et les employés du Centre cardiaque.
Le Centre cardiaque mène jusqu’à 20 essais cliniques simultanément. Peu importe le type d’essai, sa raison d’être est la même.
« Quand on réfléchit sur l’objectif de la recherche, on se rend compte qu’il ne s’agit pas simplement de réaliser la recherche et d’arriver à un résultat. Le but ultime, c’est d’améliorer les soins aux patients », signale le Dr Hassan. « C’est de cibler les questions qui sont importantes pour les patients, ce qui les indispose et les interventions qui pourraient améliorer leur état. »
Le Dr Sohrab Lutchmedial, cardiologue interventionnel et directeur de l’Initiative de recherche du Centre cardiaque du Nouveau-Brunswick, constate que le Centre cardiaque est bien positionné pour faire de la recherche de pointe, malgré la faible population du Nouveau-Brunswick.
« De plusieurs points de vue, c’est une situation assez unique. Comme cet établissement est le seul centre cardiaque de la province, tous les patients ayant besoin de chirurgie ou d’une intervention franchissent nos portes », dit-il.
Le Centre cardiaque sert presque un million de résidents du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, une des plus grandes clientèles au pays.
Il va donc de soi qu’un grand nombre d’essais cliniques multicentriques, comme l’essai « Courage », ont lieu ici. Menée entre 1999 et 2006, l’étude a permis de déterminer qu’en matière d’obstruction des artères, un traitement pharmacologique assorti de l’adoption d’un mode de vie sain était parfois préférable à une angioplastie, une intervention où un ballonnet est utilisé pour ouvrir l’artère.
« Selon le raisonnement traditionnel, il fallait absolument réparer une artère obstruée », affirme le Dr Lutchmedial. « Cet essai démontre qu’un régime alimentaire approprié, un programme d’exercice, le bon traitement médicamenteux et l’abandon du tabagisme sont aussi efficaces qu’une angioplastie. »
Dans la foulée de cet essai, des changements majeurs ont été apportés au traitement des patients, ce qui donne lieu, dans les mots du Dr Lutchmedial, à une « meilleure médecine ».
Bien que les essais cliniques fassent partie intégrante de la recherche, ils ne constituent pas la seule voie de la découverte. Les Drs Hassan et Lutchmedial mettent tous les deux l’accent sur la recherche axée sur les résultats. Dans ce type de recherche, les antécédents médicaux et les données sur les patients sont examinés à la suite de leur intervention ou de leur traitement au Centre cardiaque. En utilisant les données concernant un grand nombre de patients, les médecins peuvent élaborer des hypothèses pour améliorer les traitements.
Par exemple, ce type de recherche peut apporter des réponses à des questions complexes, comme celle-ci : parmi les patients ayant subi une chirurgie cardiaque, comment les résultats chez les deux sexes se comparent-ils?
« On compose avec la médecine du monde réel », dit le Dr Hassan, « et on essaie de trouver des réponses en fonction de ce qui s’est effectivement produit. »
Non seulement la recherche menée par le Centre cardiaque semble avoir un effet considérable sur les patients du Nouveau-Brunswick, mais les médecins et le personnel contribuent au domaine à l’échelle nationale et internationale en parlant de leur recherche lors des grandes conférences et en dévoilant les résultats de leurs études au monde. Les chercheurs du Centre cardiaque donneront cinq présentations à la Société canadienne de cardiologie.
La capacité de recherche du Centre cardiaque continue à croître. Grâce à la nouvelle affiliation du centre avec le programme Dalhousie Medicine New Brunswick, deux chercheurs scientifiques travaillant en laboratoire ont été récemment embauchés pour se pencher sur des questions moléculaires.
« Les scientifiques travaillant en laboratoire étudieront, par exemple, l’ADN des patients afin de déterminer pourquoi certains patients ont des maladies, alors que d’autres n’en ont pas », explique le Dr Hassan. « Je peux dire sans hésiter que nous sommes en train d’élaborer l’éventail complet de la recherche cardiovasculaire à Saint John et au Nouveau-Brunswick. »