Dr Sohrab Lutchmedial, cardiologue interventionnel et directeur médical, Initiative de recherche du Centre cardiaque du Nouveau-Brunswick
our beaucoup de gens, le terme « complications cardiaques » évoque l’image d’artères obstruées, de cholestérol et de dépôts de graisse précurseurs de problèmes.
Cependant, pour le Dr Satish Toal, électrophysiologue au Centre cardiaque du Nouveau-Brunswick, les problèmes cardiaques touchent autant les meilleurs athlètes dont les artères sont parfaitement saines que les jeunes enfants ou toute autre personne.
Introduite au Centre cardiaque en 2007, l’électrophysiologie est le domaine de soins cardiologiques qui traite des problèmes de rythme du cœur.
« Il pourrait s’agir d’affections caractérisées par des battements très rapides du cœur, même si celui-ci est autrement normal et que la personne n’a aucun antécédent de crise cardiaque », explique le Dr Toal.
« L’activité électrique coordonne l’action de pompage du cœur », précise-t-il. « C’est semblable à une machine. Le cœur est conçu pour pomper le sang de manière efficace afin de l’acheminer aux poumons et au corps entier, selon ses besoins. »
L’activation électrique coordonne le nombre de battements par minute ainsi que les mouvements entre les cavités du coeur.
Depuis leur naissance, le cœur de certaines personnes possède un foyer ou des voies supplémentaires qui peuvent causer des battements extrêmement rapides, bien au-delà de 200 par minute. Cette pathologie peut se manifester plus tard dans la vie.
Si le cœur bat très vite, il n’a pas le temps de récupérer tout le sang pour l’envoyer au cerveau.
La personne peut ressentir des étourdissements et de la faiblesse. Si l’origine du problème se situe dans un ventricule, une cavité cardiaque inférieure, il peut entraîner un arrêt cardiaque.
Le problème est parfois d’ordre génétique, mais dans d’autres cas, il résulte d’une crise cardiaque antérieure ayant provoqué la cicatrisation du cœur, laquelle, à son tour, rend le cœur incapable de battre normalement.
Le Dr Toal propose un nombre de traitements pour résoudre ces problèmes. Certains de ces derniers sont résorbés par l’insertion d’un cathéter suivi par la destruction d’une voie ou d’un foyer supplémentaire du coeur. D’autres affections nécessitent l’installation d’un défibrillateur permanent pour administrer un choc au cœur (dans le cas d’une crise cardiaque). Le Dr Toal peut même installer un dispositif qui synchronise les mouvements des cavités du coeur afin d’assurer un pompage efficace.
Le Dr Toal traite approximativement 300 patients par an et dans environ 90 pour 100 des cas, il réussit à régler les problèmes avec la collaboration de son équipe . Ces patients profitent en conséquence d’une plus grande qualité de vie grâce aux soins qu’ils reçoivent..
« Comme beaucoup d’entre eux sont jeunes, ils veulent participer à des activités physiques, comme le hockey », explique le Dr Toal. « Il arrive que le problème cardiaque soit un obstacle à l’emploi », dit-il, en citant le cas d’un policier aux prises avec un rythme cardiaque de plus de 250 battements par minute. Un rythme cardiaque normal se situe à environ 60 battements par minute.
Le Dr Toal note qu’environ 95 pour 100 des traitements électrophysiologiques sont maintenant offerts au Centre cardiaque du Nouveau-Brunswick, alors qu’il y a seulement cinq ans, on devait se déplacer et s’héberger à l’extérieur de la province pour accéder à ce type de service.